Monday, March 12, 2007

Exclusivité

Chaleur oppressante et défilé de mouches crispant. De quoi rêves-tu ? Si tu savais comme tu me fascines, allongé là, nu, immobile. Allongé là, sur le ventre, la sueur s’écoule le long de ton dos rougi par le soleil, ton cou nu et fort débouche sur ton visage encore jeune mais déjà rongé par l’opium. Voilà trois jours que nous sommes là, dormant, baisant, fumant. « nous couper du monde, s’enfuir et ne vivre que l’un pour l’autre, l’un par l’autre » voilà ce que tu m’as dit mon âme le jour où nous avons voulu consacrer nos vies l’un à l’autre, où nous avons décidé que notre métier serait de s’aimer, que notre nourriture serait puisée dans l’amour, le jour où nous avons décidé d’évincer toutes les contraintes matérielles de cette foutue société que nous détestions au profit de notre amour, le jour où nous avons décidé que nos vies s’articuleraient autour de cet amour… Te voilà réveillé, grognon comme à ton habitude. Je t’offre ta première dose d’opium de ce matin, opium intermédiaire, transcendance, rehausseur de nos sentiments l’un pour l’autre. Les couleurs se mélangent, les objets perdent leurs contours, me voilà arrivée dans un monde plus vrai que l’autre, mon monde, semblable à moi-même, constant. Opium fidèle et sûr, je plonge dans ce monde ami, délivrée. La chaleur m’écrase, chose que je sais mais que je ne sens plus. La raison, le rationnel, le raisonnable n’existent plus, la logique s’est envolée face à cette autre réalité, pure fiction mais tellement plus ressentie que l’autre pourtant réelle. Mes yeux se ferment, mon corps se relâche, seul mon cœur est en mouvement et seul ce mouvement reste perceptible. La solitude devrait m’enchaîner mais tu restes ma première envie et la drogue même me pousse à toi. Ma main tâte au hasard en espérant te trouver. Espoir satisfait, j’ouvre les yeux et m’abandonne complètement à toi, nous nous enlaçons avec violence, et tu me serres contre toi me laissant sentir ton sexe brûlant. Je voudrais que tu sois en moi, que tous nos membres soient en contact, qu’ainsi physiquement nous soyons liés tout comme nous le sommes pour le reste. Tu m’embrasses, laisses agir ta langue sur mon corps comprimé de désir et d’amour, et voilà que tes lèvres rejoignent mon sexe, ouvert à toi. Ta langue s’agite puis s’apaise et tous mes membres te subissent, se crispent, s’offrent à toi. Tu me pénètres, entres en moi enfin, et nous nous mouvons l’un en l’autre sans ressentir ce mouvement, ne ressentant qu’une excitation, qu’un désir croissant. Mon dos se cambre, mes lèvres s’entrouvrent, tout ça ne compte pas, seul notre union existe, je t’aime - Clém

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