Escroquerie Décevante

Je barbotais pieusement sous le soleil lorsqu’il débarqua soudainement, m’abordant sous je ne sais quel prétexte dans le but de m’observer de plus près comme la plupart de ces minets plagistes en période estivale. C’était le début de l’été au moment où entrent en chasse ces jeunes pubères mal léchés ou alléchés comme on voudra. Lui, alors, presque superbe, virevoltant entre les ondes marines et caracolant sous mes yeux, m’indiffèrait joyeusement, puisque je préférais me pavaner devant une brochette de jeunes hommes ébahis plutôt que de m’attarder sur ce seul energumène gigotant. Passons sur mes préférences et venons en au fait. Je flottais en paix donc et cet adolescent naif se mit à me parler du ciel et vous me croirez ou non, il me laissa bouche bée sur ma vague, déblaterant sur les formes des nuages, s’extasiant d’un deltaplane en vol, crispant son visage candide pour regarder le soleil. Approche originale que celle qui ne consiste pas à parler de soi ou à flatter sa proie au moment d’une rencontre. Et me voila séduite, nous discutons, il s’excuse de m’aborder de cette façon là, me dit qu’il vit près d’ici et propose de se revoir plus tard. Moi, assez ouverte il faut le dire, j’acquiesce rapidement, bien fière de plaire à cet adolescent en passe de devenir homme. Le lendemain matin j’étais conquise. La nuit fut folle, lui faire l’amour fut délicieux. C’était une sorte d’écorché vif, poète, dépressif à ses heures, ingénu et gros buveur, en mal d’amour et de vivre. On pense souvent que l’expérience fait la qualité dans la sphére sexuelle, ce qui entre nous est une grande et merveilleuse arnaque pour rassurer les vieux. J’en eus encore l’exemple avec lui, Zéphire, cet impudent connard, qui me vira et coupa toutes relations dès le lendemain pour une raison bien simple à comprendre et la voici, parce que désormais débarrassé de sa virginité encombrante, il s’agissait de séduire et de baiser des jeunes filles en fleurs en quantité avant la fin de l’été. Ce couillon me sortit de l’esprit rapidement mais enfin, le sentiment d’avoir été piègée m’habite, s’exacerbe parfois et m’emmerde. - Clém