Monday, July 21, 2008

Miss Knife


Plus encore que sa création, Miss Knife c’est lui, Olivier Py. Aussi Dominique Davin avait-il des doutes. Accepterait-il de lui confier ce personnage ? Eh bien oui ! Du moment que c’est une femme qui joue le rôle, il lui a donné carte blanche. Le metteur en scène n’en est pas peu fier. Il voue un véritable culte à ce touche-à-tout de génie, comédien, metteur en scène, écrivain qui a aussi étudié la philosophie et la théologie, et assume toutes ses contradictions, « catholique et homosexuel revendiqué ».

Il s’est immergé dans son œuvre. Olivier Py avait dit : « Miss Knife est en quelque sorte la comédie satirique de l’ensemble de mon œuvre ». Dominique Davin a repris cinq de ses pièces dont il a choisi des extraits pour en reconstituer une, d’une durée d’une heure et quart. En face de Miss Knife, une clownesse et un ange. A moins que ce soit un jeune homme ? Toute la pièce est construite sur l’ambiguïté. La clownesse ne se comporte pas vraiment comme un clown. Tombée amoureuse, elle se fait sexy, échoue, se virilise, tandis que le jeune homme se féminise...

Au centre, règne Miss Knife, autoritaire, dominatrice, avec ses chansons envoûtantes. Elle aimerait bien rencontrer quelqu’un qui serait à sa hauteur. Mais tout le monde s’écrase, devant elle ! Pourtant, petit à petit, apparaît la fêlure, la sensibilité. La manipulatrice va se laisser toucher. Mais au fait, où est-on ? Dans un cabaret ? Dans un cirque ? Un lieu mythique ? « Tout est faux, ici… » Sauf la solitude, peut-être. (A.C.).

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