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Ta jouissance est pubère C’est une rose de seize ans Aux pétales délavés et amers Pleins de larmes sur ton écran Tu vois son corps chiffonné Caressé par des ardoises de chair Frappé par l’étendard déformé D’un hussard grabataire Et toi, toi tu es nu comme la vie Ta virilité entre tes poils polis L’œil poché par le désir Et la lèvre humide de plaisir Sous tes yeux, elle se débat Mais tu ne vois de cet ébat Que Babel gorgé de semence Qui s’enivre de l’innocence Tu n’as jamais été poète Sa chevelure n’est ni d’aquarelle Ni de fusain, te voici proxénète Par procuration virtuelle Tu te gausses de ses cris Ils courent le long des tes artères Sa peur est incolore la nuit Elle se fond dans ta misère Tu ne vois que des particules Des taches sombres sur sa rétine Des bleues sur ses clavicules Du son sur sa poitrine L’amour dans sa bouche Ne te murmure aucune promesse Il est édenté et un peu louche Pas du genre qui t’intéresse Ne reste que ta saleté Et sa triste beauté Ton souffle accordé À ses silences feutrés Il n’y a que la solitude ici-bas Sous son sourire comme entre tes doigts Et deux cœurs au même diapason Qui auraient pu battre à l’unisson Ta bête est gloutonne Et ta tête déjà bourdonne La fleur est fanée maintenant Et toi tu es repu tout simplement La petite mort s’en est allée Entre ses ailes, ton sourire Entre ses ailes, son soupir La petite mort est si vite oubliée