Kamlanie dit le sorcier-roi-mage
Les phonèmes sont stériles
Quand souffre la poudre-peyotl
La sudation est une voyelle euphorique
Ojun voit maintenant
La protolangue est un cri
Dans lequel brame le silence
Aux cornes d'abondance
Kamlanie disent les morts
Où est le tapir-mégot
Celui dont la cendre neige
Sur les champs lexicaux ?
Kamlanie Kamlanie dit le sorcier
L’ara bégaie l’affriquée
Quand la chair du mage-tambour
Est marqué du fer au Croisé
Ojun souffle maintenant pour
Flétrir l’Origine de l’aube-crépuscule
Le mot premier est une plainte
Kamlanie-le-ventre a accouché
D’un thrène mort-né
Kamlanie chante donc le trille
De l’oiseau-présage
À la lyre d’argent-plume
Pour les mots-muets
Kamlanie mange les lettres
Mâche leurs peaux-de-sens
Et crache leurs os blancs
Sur nos lèvres de cire
Ojun dort maintenant
Garde tes paupières-papillons
Dans la chrysalide des songes
Kamlanie rêve le sommeil éveillé
Kamlanie seul dans le feu
Le zénith est une salamandre
Qui garde sous son équinoxe
Le secret de la parole-genèse
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