Wednesday, April 23, 2008

Transe

Kamlanie dit le sorcier-roi-mage

Les phonèmes sont stériles

Quand souffre la poudre-peyotl

La sudation est une voyelle euphorique

 

Ojun voit maintenant

La protolangue est un cri

Dans lequel brame le silence

Aux cornes d'abondance

 

Kamlanie disent les morts

Où est le tapir-mégot

Celui dont la cendre neige

Sur les champs lexicaux ?

 

Kamlanie Kamlanie dit le sorcier

L’ara bégaie l’affriquée

Quand la chair du mage-tambour

Est marqué du fer au Croisé

 

Ojun souffle maintenant pour

Flétrir l’Origine de l’aube-crépuscule

Le mot premier est une plainte

Kamlanie-le-ventre a accouché

D’un thrène mort-né

 

Kamlanie chante donc le trille

De l’oiseau-présage

À la lyre d’argent-plume

Pour les mots-muets

 

Kamlanie mange les lettres

Mâche leurs peaux-de-sens

Et crache leurs os blancs

Sur nos lèvres de cire

 

Ojun dort maintenant

Garde tes paupières-papillons

Dans la chrysalide des songes

Kamlanie rêve le sommeil éveillé

 

Kamlanie seul dans le feu

Le zénith est une salamandre

Qui garde sous son équinoxe

Le secret de la parole-genèse

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