Monday, December 17, 2007

"23"

J’ai vingt-trois couronnes Sur mes serties d’émail Blanche comme la gorgone De nos sérails Des cédilles à la faucille Il n’y a qu’un murmure Une parole de pacotilles Aux auréoles de saumure Des maux j’en ai plein la bouche Des bourgeons à peine éclos Qui s’éclipsent sous une souche À l’étrange chapeau Drôle de type que celui-là C’est peut-être même moi Sous les buées Du sel plein les fées Et du fiel sur la nuée J’ai vingt-trois luxures Toutes luxées de fêlures Et avares comme mon nom Dont j’ai oublié le prénom Te revoir c’est de l’ivoire Un avoir sous hypothèque Ou l’hypothèse d’un au revoir Gravé dans du lichen et du teck J’ai les vers en esclavage Dans un caravansérail De mots tirés en attelage Par ma raison qui déraille J’ai soufflé vingt-trois fois Pour chaque baiser Et aimé vingt-trois fois Pour chaque soufflet Que veux-tu ma vieille Moi aussi je vieillis Sous l’aune du sommeil Je jaunis Tout doucement Des doigts au sang Aux dents qui claquent Des portes se refermant Et qui se détraquent Comme mes os Dont j’épelle les creux Bossus et noueux J’ai les tiens sur la peau Je te le dis ce jour Sans pudeur ni langueur Il n’y a que l’amour Qui ne me fasse plus peur Et tu l’entends Tout le temps Dans le tamis De ce qu’auraient étés nos vies Si j’avais soufflé Mille bougies À la cire cachetée Mais que veux-tu ma jumelle Moi aussi je vieillis Seul et sans bruit Avec mes pèles et mes mêles Je jaunis Vingt-trois fois Nos nuits Qui s’enfuient Et dont je conserve la caresse Dans un écrin d’ivresse

2 Comments:

Anonymous said...

joyeux anniversaire mon flo, je mérite 23 claques

Anonymous said...

Merci et oublie les claques, c'est moi qui rince.

s