Sunday, October 28, 2007

La Gitane et l'anneau d'or

Il y avait là les marronniers Dont le feuillage chenu S’étendait à mes pieds D’une foulée menue Entre les automnales ramures Coulait la Seine Ne m’en déplaise le murmure Dont je respirais l’haleine De givre, de grêle et de buée Qui me collaient aux tempes Comme de la suie goudronnée Sur les parois d’une lampe Tandis que je m’asseyais Sur un bois polis par les bancs Des errants aux nœuds enroués Une main me toucha les flancs Son visage ressemblait À un parchemin Sur lequel était gravé Les sequelles de son destin Elle ouvrit la bouche Et me parla d’or et d’argent De la pointe d’une cartouche Qui lui mangeait toutes les dents « Tiens me dit-elle, Regarde comme elle brille Pareille à une crécelle Ou au chant de la faucille » Elle me mit l’anneau au doigt Et se fit oracle d’émoi Me lisant mon bonheur À la misère de sa lueur Puis elle disparue Vieille gitane charnue Dont la bague ne quitte plus mon doigt Depuis ce matin-là

5 Comments:

Anonymous said...

un charmant retour aux bonnes vieilles valeurs du romantisme mystico-onirique, à l'heure où tout n'est que crudité et cuba libre.
ps: il fait si froid que ça à paris?

Anonymous said...

ça bascule dans l'onirisme-fantastique à partir des trois derniers paragraphes: une inconnue, une apparition. L'éther. Le symbole, l'éphémère.
Je m'attendais jusqu'à la 4eme ou 5 eme strophe à une rencontre homosexuelle. Une culbute marginale, dans la brume. Une partie de touche pipi dans le gris de paris à l'atmosphère noir-polar, veste en cuir et gitane...

Anonymous said...

..un anneau doré dans une matinée d'hiver, et une gitane.

Anonymous said...

I like the comments more than the poem.

Anonymous said...

c'est parceke tu n'as aucun gout

s