Wednesday, October 10, 2007

Ego


C’est un va-et-vient. Prompt. Sobre. Efficace. Sans pudeur ni retenue. Un mouvement à l’ascendance gracieuse, qui monte et puis qui redescend. Une légère inflexion sur la chair qui frissonne. Rien d’excentrique. Simplement ce geste serein. Ce geste profond et puissant, à l’amplitude nerveuse.
Un mécanisme simple, aux rouages rodés par l’habitude et le plaisir, dont la main vagabonde ne se lasse jamais. Et ces doigts qui se gonflent très légèrement et cette chair qui pique un fard et rougie et ces os qui s’arquent et sillonnent la peau et ces ongles blancs et durs et roses aussi qui s’enfoncent un peu, mais pas trop. Ce ne sont plus qu’écorces, échardes et écailles qui lentement flétrissent et se languissent. Enfin, la main retombe contre le mollet ou la cuisse ou le flanc ou même contre le drap ou la cuvette et le cœur se fait entendre – il bat – et l’air s’engouffre de nouveau dans ces alvéoles haletantes et les cuisses ne tremblent plus et les pieds se détendent et la sueur s’évapore. Quelque part quelque chose colle quelqu’un. C’est la vie tout simplement. Qui colle sur le bas-ventre. On peut l’essuyer et la jeter, la draper de rose ou de blanc, et la regarder tourbillonner.
On peut la laisser couler le long de ses jambes qui ne tremblent plus et de ces pieds maintenant détendus, on peut la laisser mouiller et tâcher un sous-vêtement fraîchement lavé, rincé, nettoyé et repassé, on peut la laisser goutter, sécher et s’encroûter. C’est la vie tout simplement. Qui colle, gratte et gronde.

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